Beaucoup de monuments sont des lieux culturels, riche d’une histoire passionnante et qui représente une de leurs forces. Peu sont aussi singulier et spectaculaire que l’Opéra de Sydney. Situé dans l’une des plus grandes villes d’Australie, ce monument est l’un des symboles du pays, de même ordre que le kangourou. Focalisons nous aujourd’hui sur ce haut lieu culturel, de renommée mondiale mais à l’histoire difficile.
L’histoire de l’Opéra de Sydney …
Certains le décrivent comme une grande architecture sous forme de voilier. D’autres y voient des coquillages qui s’entremêlent. Une chose est sûre : l’Opéra de Sydney est un lieu unique, source de diverses influences.
Ce monument culturel, qui fait la fierté du pays d’Océanie, est issu d’un grand concours international d’architectes, le premier d’envergure planétaire dans l’après seconde guerre mondiale. Peu connu, c’est l’architecte danois Jorn Utzon qui sera finalement choisi pour la construction de cet opéra devant contenir deux auditoriums et devant pouvoir diffuser la culture musicale en Australie. Ce projet fut d’emblée un incroyablement novateur mais également très ambitieux comme l’illustre les nombreuses difficultés auxquelles fît face l’architecte. En effet, l’opéra se situe sur une large plateforme minérale, afin que, par sa position, il puisse être vue de tous les côtés. Cependant, le sol est mou, ce qui amène les constructeurs à devoir rajouter des pieux et qui prend ainsi tout le budget prévu initialement pour l’ensemble de la construction.
La deuxième difficulté que rencontre Utzon est l’inadéquation des auditoriums et des voiles du toit, notamment au niveau de l’emplacement. Ainsi, l’architecte doit construire toutes les voiles en amont et les transposer selon la position des auditoriums, ce qui lui donne l’allure d’une construction gothique.
Enfin, après plusieurs années de travaux et constructions, Utzon est amené à devoir démissionner alors que le chef d'œuvre de sa vie n’est pas encore fini. En effet, il souhaitait engager des travaux d’approfondissement et de plus longue durée après de nombreuses recherches pour régler l’acoustique afin que celle-ci ne soit pas défaillante ; le gouverneur de Nouvelle-Galles ainsi que la population refusent catégoriquement un prolongement de longue durée, notamment au vu du coût financier déjà engagé. Ainsi, lors de l’inauguration de l’opéra en 1973 en présence de la reine Elizabeth II et qui sera retransmis à la télévision, l’architecte danois ne sera ni invité ni même mentionné.
L’Opéra de Sydney possède ainsi une histoire complexe, remplie d’amertume pour certains et de non reconnaissance pour d’autres.
… lui-même au coeur d’événements historiques
Cependant, depuis son inauguration, l’Opéra de Sydney est un haut lieu culturel, au cœur des événements et de l’histoire, qui cache l’histoire sombre de sa construction.
Le monument reçoit en effet près de 2500 événements par an et qui varient entre ballets, théâtre, cabarets, concerts ou même conférences. Cet édifice est aussi un lieu de projection de films, notamment sportifs, ou qui a reçu de grandes stars comme Sting, Bob Dylan ou Björk. D’un point de vue musical, cet opéra est unique, possédant en effet le plus grand orgue mécanique du monde avec 10 224 tuyaux. Malgré tout, des travaux ont eu lieu en 2017, notamment pour une régulation de l’acoustique qui était d’un niveau mauvais ; n’aurait-on pas dû écouter les idées de Jorn Utzon ? Concernant l’architecte, l’Australie s’est officiellement excusée en 1998 de la disgrâce qu’il a rencontré.
Point d’orgue de la culture, l’Opéra de Sydney est également connu pour certains événements historiques notables. En 1986, le Pape Jean-Paul II prononce un discours devant le monument, où il met en avant sa foi en l’Eglise australienne, pourtant en crise à cette époque, mais il apporte également son soutien aux Aborigènes et à leur culture. En octobre 1990, quelques mois à peine après sa sortie de prison et pour un de ses premiers voyages à l’étranger, Nelson Mandela prononce également un discours devant plus de 4000 personnes. Il apporte ses remerciements à la nation d’Océanie pour son soutien, notamment dans la lutte contre l’Apartheid. En 2003, des individus inscrivent en peinture rouge “No War” sur la partie la plus haute de l’opéra pour manifester contre la participation de l’Australie à la guerre d’Irak. En 2007, l’édifice est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Enfin, en 2010, l’artiste Spencer Tunick fait venir 500 personnes et les photographie tous ensemble nus devant le monument.
Ainsi, l’influence de l’Opéra de Sydney lui permet d’attirer des milliers de visiteurs chaque année mais également d'être au centre d’événements historiques, ce qui participe à sa communication et sa notoriété : il s’agit d’un monument unique et qui communique une certaine image historique.
Le petit mot de la fin
Inspiré de plusieurs références, de l’Opéra Garnier jusqu’à l’architecture des civilisations antiques tout en passant par une influence navale ou les nombreux voyages de l’architecte, l’Opéra de Sydney est une structure singulière et imposante. Elle constitue une des fiertés de l’Australie et constitue une véritable influence durable sur l’architecture émergente du XXè siècle et au-delà.
Pour le prochain article, nous resterons dans la zone Pacifique en allant explorer un lieu très mystérieux : l'Île de Pâques.
Merci pour votre lecture et à bientôt !
Comments